mercredi 18 juin 2008



Je suis là – en toi
Méditation (2008)

Maintenant, je suis là. J’aimerais réfléchir sur ces trois mots :

- JE – SUIS – là - en ce moment.


Ces quelques mots ne révèlent pas immédiatement Dieu. Cela trompe. Ce n’est que face à Dieu que je peux dire JE SUIS CELUI QUI SUIS est le nom de Dieu comme Il l’a révélé à Moïse devant le buisson ardent ! Et ce moment présent ? J’ai bientôt 73 années enfouies dans le passé. Un nombre incertain d’années viendront encore. Au moment où mes lèvres murmurent MAINTENANT, c’est déjà passé. Dieu seul est l’éternel présent .

Prenons une chose après l’autre

JE

Le Moi n’existe qu’en présence de Dieu. JE suis parce que Dieu me veut. Sa volonté est son amour. Parce que Dieu m’aime, JE suis. Parce que Dieu respire en moi, je respire. J’ai toujours tendance à me faire une image de Dieu alors que lui n’a pas d’image de moi. Il me prend tel quel. Il m’aime tel quel. Je peux donc être présent à Dieu tel que je suis.

Ce MOI n’est pas tombé du ciel. Il a une histoire. Ce MOI contient mon histoire. Dès le sein de ma mère jusqu’à maintenant, aujourd’hui, déjà passé au moment de le dire. Ce Moi existe dès ma conception.

Et je suis entré dans le temps : l’enfance, l’adolescence, les décisions adultes, la formation ; selon les circonstances familiales, les départs, les séparations, les moments de confrontations politiques, les moments de deuil à la mort de gens aimés.

Durant tout ce temps, il y eut des bons moments et il y eut des moments sombres, des moments de doute, de révolte, de défaite, des moments où je n’avais plus envie d’aller de l’avant, où je ne pouvais plus aller de l’avant. Puis il y eut des moments où je repris courage et j’ai repris le chemin tant bien que mal, il y eut des moments pleins d’incertitudes et d’insécurités.

Durant tout ce temps, pas une seconde sans que je sois face à face avec Dieu.. Pas un seul instant sans qu’il ne me tienne en sa main, pas un seul pas qu’il ne fit avec moi.

Je suis là, maintenant. Je peux m’exposer à Dieu et à MOI. Je ne peux rien cacher ni à moi-même ni à Dieu. Je ne dois rien cacher. Je peux scruter dans la lumière de son amour jusqu’aux fibres les plus profondes de ma vie, de mon agir, de mes pensées, de mes paroles. Et je peux être sûre que le regard de Dieu est un regard d’amour.

Son amour n’est pas un amour simplement général. Dieu ne saurait aimer tout le monde sans aimer chacun en particulier ! L’amour de Dieu n’est pas une couverture divine qui protègerait le vaste monde. Dieu est une personne. Non interchangeable. Incomparable.

Face à Lui je ne suis pas simplement juste une personne parmi d’autres. Bien sûr que je ressemble à bien des autres, sans pourtant me changer avec aucune autre. Dans tous les cas, pour Dieu je suis unique. Face à moi quand Il m’appelle, quand il m’invite, c’est bien à moi qu’Il pense, tel que je suis, et personne d’autre.

Je SUIS là

Je suis … la plupart du temps, ou toujours. Oui, mais je ne suis que rarement là. C’est-à-dire, je suis simplement comme ça, sans être engagée, désintéressée, superficielle. Un être sans profondeur. Quand je suis comme cela, toutes sortes de pensées peuvent me passer par la tête, parfois même des pensées intéressantes et raisonnables. Mais ce ne sont que des pensées flottantes, stériles et qui ne réalisent rien.

Ce sont des pensée concernant les autres chez lesquels j’ai observé ceci ou cela et je l’expose. L’évocation de problèmes sans proposer de solutions. Parfois ces pensées tournent autour de moi, autour de mes misères, grandes ou petites. Je fais quelle impression ? Est-ce qu’on m’apprécie à ma juste valeur ? Qu’est-ce que ceux-ci ou ceux-là pensent de moi ? Comment est-ce que je vais m’habiller pour aller au travail demain ?

Rarement, je suis tout entier à mon ouvrage. Je m’assieds, pensant que je dois me lever, pour aussitôt partir quelque part. Lorsque je fais une visite qui ne me réjouit pas tellement, je pense déjà à une excuse pour prendre congé.

Rarement, je suis à la maison, en moi. Vraiment présent. Engagé et intéressé. Toute mon attention en alerte.

D’autre part, rien ne m’échappe lorsqu’il s’agit de choses négatives concernant mon prochain… Je ne dois pas oublier de raconter à mes collègues la nouvelle gaffe de Peter. Hier, Catherine est de nouveau arrivée en retard, comme souvent d’ailleurs ou bien lorsqu’il s’agit de moi. C’est encore moi qui serai lésé.

Dieu est tout différent de moi. Pas seulement autre. Il n’existe pas seulement. A la question de Moïse qui lui demande son nom, Il répond : « JE SUIS CELUI QUI SUIS ». Je suis celui qui marche avec toi. Je suis le Dieu passionné. Avec toutes les fibres de ma vie. « JE SUIS CELUI QUI SUIS » avec toi sur le chemin et qui t’attend.

Au fond c’est vrai qu’Il m’a créé d selon son idée, donc je lui ressemble. Ce qui signifie que j’ai quelque chose de Lui en moi. Mais nous ne sommes apparentés que lorsque moi aussi je « suis celui qui suis là » comme Lui. Intensément. Engagé. Attentionné. Face à Lui, j’aimerais pouvoir Lui dire : Je suis là, corps et âme avec tout ce que j’ai et ce que je suis. Entièrement.

JE SUIS CELUI QUI SUIS devrait aussi devenir mon nom. Je suis donc créé à son image et j’ai reçu le baptême en son nom.

C’est ainsi que j’imagine mon rendez-vous avec Dieu : je suis là, avec toi, sans arrière pensée. Tu es là, avec moi, sans réserve.

C’est ainsi que j’aimerais être avec les gens. Vraiment présent. Vraiment sur le chemin avec eux. Sans réserve. Sans arrière pensée. Totalement attentionné et engagé.


Le moment présent

Je pense souvent à ce qui fut, ce qui était drôle ou ce qui m’énervait. Je pense souvent à demain, à ce que je devrai faire et comment je pourrai le faire. Vais-je réussir ? Est-ce qu’on va me féliciter ou me faire des remarques critiques ? Il n’y a rien à dire et rien à faire là contre. A quoi penser d’autre sinon au passé et à ce qui peut encore m’arriver ? A peine l’ai-je pensé que le moment a disparu.
Bien que le moment présent soit l’unique moment décisif. Impossible de changer ce qui est passé, quant à ce qui va arriver, je ne le sais pas. La seule chose dont je dispose est le moment présent. L’espace d’un éclair, disparu à peine saisi.

Mais je pourrais tout de même de temps en temps essayer de retenir dans ma main ce moment qui s’évade, essayer de le prolonger, de le déployer. Rien de gelé seulement laisser ce qui fut, s’en aller, et ne pas m’inquiéter de qui viendra.

Je peux demeurer dans l’extase du moment présent si, moi, je suis présent à « celui qui SUIS » Car son nom engendre mon Moi. C’est le nom de l’éternel présent en moi. Au moment ou je lui dis : - je suis – l’instant devient éternité. (hors espace temps).
Le moment présent contient l’éternité. Quand je mourrai le dernier moment de mon temps s’ouvrira à l’unique moment de l’ETRE !

Pourquoi ne pas l’anticiper, cet unique moment ? Il me donne une idée de Dieu, un désir de Celui-qui-SUIS. Car Dieu habite le moment présent. Je suis celui- qui-suis.

H-J-Venetz

(Traduction : CM Jeannotat, corrigé par H. Venetz))

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